Pourquoi on se focalise plus sur nos échecs que sur nos succès ?

Au cours de la vie, nous traversons sans cesse des instants positifs et négatifs par intermittence, comme des cycles ou des vagues. Une vie linéaire serait tout simplement vide de sens. Découvrons ensemble comment ces phases de hauts et de bas ont leur utilité dans notre existence et jouent un rôle crucial dans notre développement personnel.

Réussite VS Échec

Réussite : Émotion positive et zone de confort

La réussite est la plupart du temps associée à des émotions positives.

Lorsqu'on atteint un objectif ou qu'on surmonte un défi, on ressent de la joie, de la satisfaction et de la fierté.

Cependant n'oublions pas que la zone de confort dans laquelle nous nous trouvons avec les sentiments positifs d'une réussite peut à terme nous pousser à la stagnation et à l'inertie. C'est ce que Freud décrit comme une manifestation de la pulsion de mort. Oui car lorsque tout va bien pourquoi prendre le risque d'en changer ? Nous avons tendance à rester dans notre zone de confort et à éviter les risques, ce qui peut limiter notre croissance personnelle et professionnelle. Alors non, avoir une vie épanouie n'est pas synonyme de réussite perpétuelle.

Échec : Émotion négative et zone d'inconfort

L'échec, en revanche, est généralement perçu comme une émotion négative. On a envie de s'en débarrasser vite fait et on souhaiterait qu'elle n'arrive jamais. Pourtant, on se focalise sur nos échecs et de façon régulière. Il nous place dans une zone d'inconfort qui pousse au mouvement et au changement. Une dynamique que Freud appelle la pulsion de vie. Les échecs nous forcent à sortir de notre zone de connu, à nous adapter et à trouver des solutions. Contrairement aux apparences, ils sont des moteurs puissants de transformation personnelle et de résilience.

Le négatif pour mieux apprécier le positif

Les échecs existent pour nous mettre en mouvement, pour stimuler notre évolution et notre survie. Nous n'apprécions le soleil que parce que nous connaissons la pluie, n'est-ce pas ? Les échecs nous aident à valoriser nos succès et à en savourer chaque moment. Je perçois cela comme des montagnes : les vallées représentent les moments difficiles et les sommets les moments de triomphe. Sans les vallées à gravir, les sommets ne seraient pas aussi gratifiants une fois arrivée.

Exemple sentimental

Dans le domaine sentimental, nous passons par plusieurs phases. Une rupture douloureuse peut nous apprendre beaucoup sur nous-mêmes, nos besoins et nos attentes dans une relation. Elle nous pousse à la réflexion, à l'auto-amélioration et à la recherche de relations plus épanouissantes à l'avenir. Mais tout ce processus d'évolution ne se fait pas de façon simple et linéaire :

Exemple professionnel

Sur le plan professionnel c'est la même chose. Le sentiment de réussite ne dure jamais éternellement et un projet qui échoue nous pousse à analyser ce qui n'a pas fonctionné et à faire mieux la prochaine fois. Ces expériences, bien que difficiles, sont souvent les plus formatrices, contrairement aux expériences satisfaisantes :

Pourquoi on se focalise plus sur nos échecs ? L'histoire d'une temporalité différente

Les moments positifs nous font vivre l’instant présent. Nous ne prenons pas systématiquement le temps ensuite d’en faire une rétrospective. Les moments négatifs, quant à eux, nous font focaliser sur le passé (pourquoi est-ce arrivé ?) et sur le futur (comment en sortir ?). C'est pourquoi cette réflexion prolongée sur nos échecs donne l’illusion que nous échouons plus fréquemment que nous ne réussissons.

Une illusion trompeuse

En réalité, nous vivons beaucoup plus d’instants de réussites que d’échecs. Si si. Les instants positifs sont plus rapides et nous prennent moins de temps de réflexion que nos échecs. Réussir à se lever, voir des amis, tenir la porte à un voisin, recevoir un “merci”, utiliser une de nos compétences… Ces petits succès quotidiens passent souvent inaperçus parce qu'ils font partie de notre routine. C’est une question de perspective !

Un apprentissage constant

Nous apprenons de nos échecs et de nos souffrances. Notre cerveau est programmé depuis la nuit des temps pour nous protéger. Il doit être confronté à des épreuves difficiles pour comprendre ce qui est bon et mauvais pour nous. Comme nous l'avons vu plus haut, chaque épreuve de la vie nous rend plus intelligent et plus solide pour les prochaines. En apprenant de nos erreurs, nous développons des stratégies pour éviter des situations similaires à l'avenir, et nous renforçons notre résilience et notre capacité à surmonter les obstacles. Alors voyons ça comme un long et beau voyage.

"Dans un voyage ce n'est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours surtout." Philippe Pollet-Villard

Conclusion

Se focaliser sur nos échecs plutôt que sur nos succès est un mécanisme naturel de notre cerveau pour nous protéger et nous pousser à évoluer. Cependant, il est crucial de prendre conscience de cette tendance et de faire un effort pour reconnaître et célébrer nos petites et grandes réussites quotidiennes. Chaque succès, aussi minime soit-il, contribue à notre bien-être et à notre développement personnel. Alors, la prochaine fois que vous vous retrouvez à ruminer un échec, rappelez-vous de toutes les fois où vous avez réussi, grandi et triomphé. En cultivant une perspective équilibrée et en renforçant notre résilience, nous pouvons mieux naviguer nos défis et vivre une vie plus épanouie et satisfaisante.

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