Comprendre son style d’attachement pour avoir de meilleures relations avec soi et avec les autres
- Lysiane Noirot
- il y a 2 jours
- 5 min de lecture
Lorsque des personnes viennent me voir pour des difficultés relationnelles (tensions de couple, sentiment d’insécurité, peur de l’abandon, conflits répétitifs ou incapacité à poser des limites...) une question revient souvent :
« Pourquoi je réagis comme ça, même quand je sais que ça ne m’aide pas ? »

La théorie de l’attachement de John Bowlby nous donne de belles pistes pour répondre à cette interrogation. Elle ne sert pas à mettre les gens dans des cases (car en plus je n'aime pas ça) mais à comprendre comment chacun a appris à aimer, à se protéger et à être en lien.
L’attachement : notre première carte du monde relationnel
Selon Bowlby, nous développons très tôt un style d’attachement en fonction de la manière dont nos premières figures de soin (le plus souvent les parents) ont répondu à nos besoins : d’être réconforté.e, d’être compris et d'être soutenu.e dans l’exploration du monde.
Ce style d'attachement devient ensuite comme une boussole interne. Il influence notre façon d’aimer, de nous défendre, de demander de l’aide et d’être présent pour l’autre. En gros : de relationner avec les autres. Il expose 4 styles d’attachement dont un prédomine chez chacun d’entre nous.
La bonne nouvelle c'est qu'il n’est jamais définitif, il peut évoluer tout au long de la vie selon nos rencontres, nos expériences et le travail introspectif que nous effectuons avec nous-même.
Attachement “Anxieux”
Ça concerne l’enfant qui a reçu de l’attention mais de manière fluctuante. Il y a donc une peur de perdre le lien qui s'installe et qui dirige la manière dont il gère ses relations par la suite. Adulte, cela peut se manifester par une peur d'être rejeté avec une suradaptation aux autres, quoi qu'il en coûte. Il y a aussi une difficulté à être son propre soutien, on parvient difficilement à se rassurer soi-même pour affronter les aléas de la vie. Ça engendre également un fort besoin de proximité avec nos proches, on a (trop) souvent besoin d'eux, qu'ils nous rappellent notre importance, qu'ils nous valident. En réalité, ce n’est pas de la “dépendance maladive”, c’est une stratégie pour maintenir le lien sur les bases d'une éducation affective instable.
Suis-je en insécurité réelle ou est-ce une peur plus ancienne ?
Attachement “Évitant”
Quand l’environnement a répondu aux besoins matériels mais beaucoup moins aux besoins émotionnels, l’enfant apprend à compter uniquement sur lui-même. Donc naturellement, adulte il développe une grande autonomie car il a intériorisé le fait qu'il ne peut compter que sur lui-même. Il se protège en mettant de la distance avec les autres. Il a une difficulté à s’ouvrir dans les échanges et les interactions. Lorsqu'on a ce style d'attachement on a vite une impression d’être envahi lorsque l’autre devient trop proche dans le lien. Plus en détails, on a des difficultés à exprimer nos émotions et on associe souvent amour avec perte de liberté.
Pourquoi je le repousse ? Est-ce par peur de souffrir ?
Attachement “Désorganisé”
Il apparaît lorsque la figure d’attachement génère à la fois de la peur et du réconfort. L'ambivalence se maintient lorsque l'enfant grandit. L’adulte alterne alors entre recherche de lien avec une proximité intense et distance brutale par peur d'intimité. Ça donne généralement un sentiment intérieur de chaos relationnel désagréable. Tout est intense et violent avec un mélange d'anxiété et d'évitement.
Attachement “Sécure”
Une personne sécure a grandi dans un environnement globalement prévisible, où ses émotions ont été accueillies. Ça lui permet de se sentir aimé et aimable puisqu'elle a intériorisé qu'elle est digne d'amour par les autres. Adulte, elle exprime ses besoins et ses émotions sans honte, écoute ceux des autres et sait réparer les conflits. Elle est confortable avec l'intimité avec les autres mais aussi avec son indépendance. Elle n’est pas parfaite, par contre elle est à l’aise avec sa vulnérabilité.
Comment faire évoluer son style d'attachement ?
1 . Prendre conscience de son fonctionnement c’est le point de départ pour tout changement.
Nous avons tous des réflexes appris : envoyer un message en boucle, se renfermer, fuir le conflit, trop donner pour se sentir aimé, minimiser ses besoins… Dans ces moments là, il est intéressant de se poser cette question :
"Qu’est-ce que j’essaie de protéger en agissant ainsi ? Mon lien ou ma sécurité ?"
2 . Ensuite c'est travailler notre communication pour qu'elle nous aide. Les relations se renforcent quand chacun peut nommer ses besoins sans craindre d’être ridicule ou rejeté. Dire « j’ai besoin d'être rassuré.e » ou « j’ai besoin d’un peu d’espace pour respirer » est plus efficace que reprocher, accuser ou s’effacer non ? Et si on ne peut pas s'en empêcher, on relit la question juste au-dessus pour comprendre pourquoi. Le fait d’exprimer ses besoins et ses émotions permettent de nous sécuriser. Ce sont un peu les prémices de la CNV. Et promis, en général, les autres accueillent nos émotions avec bienveillance parce qu'ils partent du principe que c'est réciproque.
3 . Pour rester dans l'idée que les autres nous sont bien utiles, il est important de bien s'entourer. Lorsque l’on a grandi dans l’insécurité, vivre des relations stables et bienveillantes c'est important pour notre guérison. Donc on prend soin de nos amis fiables, de notre partenaire présent.e, de notre relation thérapeutique solide… Et on fait le tri si besoin (à condition que ce ne soit pas de l'évitement) pour nous aider à modifier peu à peu nos schémas.
4 . Car oui, attention quand même, comme je le dis souvent en séance : les couples et les familles les plus solides ne sont pas ceux qui ne se disputent jamais, mais ceux qui savent se retrouver. Donc on s'autorise à reconnaître sa part de responsabilité, à écouter l’autre, à remettre tout simplement de la douceur pour réparer les relations qui ont de la valeur. Et petit rappel pour ceux du fond : on a le droit de faire des erreurs puisque nous ne sommes pas parfaits, surtout lorsqu'on parle de relations humaines.
5 . Et enfin, travailler sur soi c'est probablement le conseil le plus important parce qu'il agit sur l'ensemble de vos problématiques relationnelles. La sécurité intérieure ne vient pas seulement de l’autre et heureusement. Alors on peut commencer par respirer, se recentrer, comprendre ses émotions, différencier les peurs actuelles des blessures anciennes... Selon bien sûr ce qui vous correspond le plus.
Et on n'oublie pas qu'une relation thérapeutique solide permet de réapprendre la sécurité de la manière la plus efficace qui soit. Pour citer quelques thématiques qu'on peut aborder à votre rythme, on travaille ensemble la compréhension du style d’attachement, les émotions que l'on vit dans les relations, les peurs anciennes qui s’y activent pour les traiter, la capacité à demander, recevoir et donner différemment...
Comprendre son attachement, ce n’est pas chercher un coupable. C'est obtenir de premières pistes pertinentes pour se comprendre davantage et pouvoir apaiser nos relations.
Alors, ça vous dit de réapprendre à mieux vous aimer vous pour mieux aimer vos proches ?
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Je suis une psychopraticienne passionnée et je vous accompagne en séance sur Besançon dans mon cabinet (25) ou en visio peu importe où vous vous trouvez sur la planète.
🌄 Nous avons chacun nos propres histoires et son lot de difficultés qui va avec. Parfois ça devient lourd à porter seul.e. Ma mission est de vous aider à comprendre votre mal-être quel qu'il soit et le diminuer jusqu'à peut-être le faire disparaitre complètement.
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Toujours aussi intéressant merci beaucoup j'apprends toujours quelque chose avec vous !